martes, 4 de septiembre de 2007

Jacques d'Adelswärd-Fersen




AU PAVOT DE YURMAM

Quel coolie a semé d'un poing large en sa glèbe,


Sorti de Bac Nam Fu - quel coolie a semé,


Loin des regards, comme un voleur, l'air affamé,


Ton grain, tige lunaire et savoureux Érèbe?




Pendant ces nuits.de Chine où dorment tant de plèbes,


Sur les canaux fumeux aux sampans embrumés,


Tu fleuris puis mourûs; mais toujours parfumé,


Distillas l'élixir :. ta myrrhe et ton cubèbe...




Or, maintenant, l'exil a porté jusqu'à moi


Le noir venin laqué qui coulait dans tes larmes,


Pavot! Le feu le gonfle; et l'aiguille, en mes doigts,




Malaxant le beau rêve où mon chagrin désarme,


Fait jaillir sur l'écran les palais défendus, Les dieux en porcelaine et les dragons tordus!




Jacques D'Adelsward-Fersen, de HEI HSIANG (Le Parfum Noir) (A. Meissen Editeur, 1921)

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